Page:Twain - Le prince et le pauvre, trad Largilière, 1883.djvu/73

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

d’hermine. Sur ses épaules s’attachait légèrement un manteau de brocart blanc où brillait en poncis le cimier aux trois plumes. Ce manteau était doublé de satin bleu, il était semé de perles et de pierres précieuses et retenu par une agrafe en brillants.

Tom portait au cou l’ordre de la Jarretière et plusieurs ordres étrangers. Il se tenait sur la plus haute marche du perron, et les milliers de lumières concentrées sur lui le rendaient si resplendissant que ceux qui le contemplaient avec avidité en étaient pour ainsi dire aveuglés.

Qui donc aurait cru dans cette multitude fascinée que l’enfant, objet de ces transports presque idolâtres, n’était autre que Tom Canty, le petit pauvre d’Offal Court, né dans un galetas, grandi dans les ruisseaux de Londres, mourant hier encore de faim quand il errait, vêtu de haillons, et se vautrait dans la boue ?