Page:Twain - Le prince et le pauvre, trad Largilière, 1883.djvu/9

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de voyages de Mark Twain qui sont, il est vrai, la partie la plus considérable de son œuvre, et où il est évident que le gros sel tient seul toute la place. La Célèbre grenouille sauteuse de Calaveras, la Burlesque autobiographie, The Innocents abroad, The Innocents at home, Roughing it, Screamer a gathering of scraps, A Tramp abroad, The stolen white Elephant appartiennent à coup sûr à cette catégorie de charges « où l’imagination n’entre qu’à doses infinitésimales, où l’observation est celle d’un homme qui voit les choses avec les yeux d’un caricaturiste plutôt qu’avec ceux d’un artiste ».

Il n’en est pas de même des Aventures de Tom Sawyer, et surtout du roman intitulé : Le Prince et le Pauvre. Dans ce dernier ouvrage Mark Twain s’est écarté presque complètement de sa manière accoutumée. Cette fois il s’adresse bien aux délicats, aux raffinés, aux âmes sensibles et poétiques ; il va bien droit au cœur et montre que l’auteur, ailleurs vulgaire et négligé, sait, où il le faut, joindre le charme du coloris à la délicatesse de l’expression, le sentiment poignant et humain à l’action dramatique, vive, pressée, émouvante.

Nous avons donc ici, en réalité, un Mark Twain tout différent de celui que nous connaissions par l’élégante traduction des Esquisses américaines de