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LA MAISON HANTÉE.


— Si. Seulement ils ne se rappellent plus les marques qu’ils ont faites. Un beau matin, quelqu’un ramasse un bout de papier qui donne le moyen de retrouver les marques, et alors il n’y a plus qu’à creuser.

— As-tu un de ces papiers, Tom ?

— Non ; je voudrais bien en avoir un.

— Sans les marques, nous ne trouverons jamais la cachette.

— Je n’ai pas besoin des marques. Ils cachent toujours leur trésor sous le parquet d’une maison hantée, ou dans une île, ou sous une branche morte. Nous avons déjà fouillé un peu dans l’île Jackson et nous recommencerons un de ces jours. En attendant, il y a une vieille maison hantée près de l’ancienne brasserie et je connais des tas d’arbres avec une branche morte qui a l’air d’un bras noir.

— Est-ce qu’il y a un trésor sous tous ces arbres-là ?

— Mais non ! mais non ! Voilà une bête de question !

— Alors comment saurons-nous quel arbre choisir ?

— Nous chercherons sous tous.

— Ça prendra du temps.

— Eh bien, après ? Si tu tombes sur un coffre plein de perles et de diamants ou sur un pot de grès rempli de dollars, tu ne te plaindras pas de ta peine, je crois.

Le visage de Huck s’anima d’une façon inusitée.

— Je me contenterai des dollars, dit-il ; je me moque des perles. Mais où creuserons-nous d’abord ?

— Si nous commencions par le grand arbre qui se trouve sur la colline, presque au bord du bois ? Il n’a qu’une seule branche morte, de sorte que nous ne risquons pas de nous tromper.

— Ça va !

Après s’être procuré aux dépens de tante Polly une pioche et une pelle, ils se mirent en route pour leur promenade de trois milles. Ils arrivèrent au but tout essoufflés et s’assirent à l’ombre d’un orme.