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Page:Twain - Les aventures de Tom Sawyer, trad Hughes, illust Sirouy, 1884.djvu/237

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LES AVENTURES DE TOM SAWYER.


XXXII

LA SURPRISE.


— Tom, dit Huck, dès que son hôtesse eut disparu, il sera facile de filer, si nous trouvons une corde. La fenêtre n’est pas haute.

— Filer, allons donc ! Pourquoi veux-tu filer ? Tu vas voir comme on soupe chez Mme Douglas.

— M’asseoir avec ce tas de gens-là ? Je n’oserai jamais ; je ne descendrai pas.

— Bêta ! Ce n’est rien du tout. Tu seras aussi bien habillé qu’eux. Je n’y fais pas attention, moi. Nous nous mettrons à côté l’un de l’autre, et j’aurai soin de toi, n’aie pas peur.

À ce moment Sid se montra.

— Tom, dit-il, j’ai couru après toi tout l’après-midi, et personne ne savait où tu étais. Marie a préparé tes habits des dimanches… Tiens, il a plu des gouttes de suif sur ton pantalon ; tu es donc allé…

— Sid, mêle-toi de tes affaires, ou gare à toi. Apprends-nous plutôt pourquoi il y a un grand tra-la-la ici ce soir.

— Oh ! la veuve aime à jeter son argent par les fenêtres, et elle a du monde trois ou quatre jours par semaine. Cette fois, c’est pour le Gallois et ses fils qui l’ont défendue contre les voleurs… Je pourrais aussi te dire pourquoi elle tenait tant à avoir Huck.

— Eh bien, dis.

— Eh bien, le Gallois va essayer de surprendre les gens à la fin du souper. Je lui ai entendu raconter ça à tante Polly, en la priant de garder le secret, et j’ai idée que ce n’est plus un secret maintenant. La mèche