Page:Twain - Plus fort que Sherlock Holmès.djvu/220

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Nous tombions juste sur un dimanche ; or, mon ami qui est un fin rimeur a beaucoup chanté les charmes et la poésie du dimanche à la campagne ; comme le feu n’était pas encore allumé, je le pris par le bras, et lui proposai une promenade sur le gazon ; mais le gazon était couvert de rosée, et il rentra transi pour se réchauffer près du poêle éteint. L’heure du déjeuner approchait, mais je n’avais pas encore solutionné cette question embarrassante. Tout d’un coup, me frappant le front comme si une étincelle en eût jailli, je me précipitai hors de la cuisine, en traversant le jardin au galop, et je frappai à la porte de la ferme.

L’excellente fermière était heureusement visible.

— Madame, lui dis-je, je suis dans un grand embarras. J’ai un ami chez moi, et ne dispose de personne pour nous faire la cuisine ; je n’ai pas la moindre provision ; pouvez-vous me rendre le service de nous préparer le déjeuner, le dîner et le thé pour la journée ?

Très obligeamment elle y consentit, et au bout d’une demi-heure, je conduisis triomphalement mon poète dans cette vieille maison ; la nappe