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UN PARI DE MILLIARDAIRES

À l’âge de vingt-sept ans j’étais employé chez un courtier en mines de San-Francisco et, sans me vanter, j’étais très au courant du maniement des capitaux.

Seul au monde, je ne devais compter pour me sortir de l’ornière que sur mes efforts personnels, et sur ma bonne réputation ; ces deux atouts me suffisaient d’ailleurs pour me mettre sur le chemin de la fortune, et j’avais confiance dans l’avenir.

Comme je disposais généralement de mes après-midi du samedi, j’en profitais pour faire des parties de canotage à la voile tout autour de la baie. Un jour, je m’aventurai trop loin et fus entraîné vers la haute mer. La nuit approchait, et je commençais à perdre tout espoir ; le bonheur voulut que je fusse recueilli par un petit brick qui faisait route sur Londres. Le voyage fut long et tourmenté ; on me fit gagner mon passage en m’employant au