nous voulons bien donner à ce mot la vraie signification qui lui appartient.
En effet le « voyant » se flatte de percevoir réellement l’écriture cachée et de la lire mot pour mot ; ce n’est pas mon cas. Je savais seulement le contenu de la lettre, j’en connaissais tous les détails ainsi que l’ordre dans lequel ces détails étaient présentés, mais il me fallait encore les exposer moi-même, les traduire, pour ainsi dire, du langage de Wright dans le mien.
La lettre de Wright et celle que j’avais écrite sans l’envoyer étaient bien identiques quant à la substance.
Sans aucun doute nous n’étions pas en présence d’un simple accident, et je prétends que des coïncidences aussi complètes ne peuvent se produire. Le hasard aurait pu expliquer un ou deux faits isolés, mais pas une continuité de faits aussi soutenue.
À n’en pas douter, l’esprit de Mr. Wright avait été en communication immédiate et directe avec le mien, à travers trois mille lieues de montagnes et de désert, dans la matinée du deux mars. Je n’en conclus pas que nos deux esprits engendrèrent en même temps cette succession d’idées, mais que l’un d’eux conçut et la télégraphia tout simplement à