Page:Twain - Un pari de milliardaires, et autres nouvelles.djvu/134

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plus importante ; j’allai donc à la gare moi-même, pour plus de sûreté ; les commissionnaires d’hôtel sont si peu dégourdis en général ! Il faisait très chaud, et j’aurais dû prendre une voiture, mais je crus mieux faire en économisant une course, et je partis à pied. Mal m’en prit, car je me perdis et fis trois fois le chemin. Au guichet, on me demanda quel itinéraire je désirais prendre ; cela m’embarrassa fort et tout de suite je perdis la tête. Il y avait un tas de monde autour de moi, et je ne connaissais rien aux itinéraires ; je ne savais même pas qu’il pût y en avoir deux. Aussi je jugeai préférable de rentrer pour consulter la carte et de retourner à la gare ensuite.

Cette fois, je pris un fiacre, mais en remontant l’escalier de l’hôtel, je me souvins que je n’avais plus de cigares, et je voulus en acheter pendant que j’y pensais. Le bureau de tabac faisait le coin de la rue ; ce n’était donc pas la peine de prendre le fiacre pour si peu, et je dis au cocher de m’attendre.

Le télégramme me revenant à l’esprit, je le composai dans ma tête en marchant, et du coup j’oubliai mes cigares et mon fiacre. Je comptais envoyer ce télégramme de l’hôtel, mais, réfléchissant que je ne devais pas être loin de la poste, je me décidai à