Page:Twain - Un pari de milliardaires, et autres nouvelles.djvu/14

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d’autres physionomies, ils lisaient le contraire : intelligents, mais pas assez honnêtes. Il fallait de plus que l’individu en question fût un étranger pauvre et abandonné. Bref, je leur parus le seul capable de satisfaire à toutes ces conditions, ils me choisirent à l’unanimité, et me jugèrent digne de remplir leur mandat. Et voilà comment je me trouvais devant ces deux messieurs, en train de me creuser la tête pour découvrir ce qu’ils pouvaient bien me vouloir !!

Ils commencèrent par me demander qui j’étais, ce que je faisais ; je les mis vite au courant de mon histoire. Ils me déclarèrent finalement que j’étais bien l’homme qu’ils cherchaient. Très content je leur demandai en quoi consisterait ma mission : l’un d’eux me tendit une enveloppe, me disant que j’y trouverais toutes les instructions nécessaires. Je fis mine de l’ouvrir, mais il me pria de ne pas la décacheter.

— Emportez cette enveloppe, me dit-il, conservez-la chez vous soigneusement et agissez avec sang-froid, sans précipitation.

Très intrigué, j’aurais voulu tirer cette affaire au clair avant de les quitter ; ils s’y refusèrent.

Je m’en allai donc très offusqué, persuadé que j’étais en butte à quelque mauvaise plaisanterie de