dans un paragraphe précédent, s’étaient répandus en tirades sur Galien, Hippocrate, et autres débris de la période silurienne de la médecine, terminent leur préface par cette péroraison :
« Combien peut-on citer d’opérations, en usage aujourd’hui, qui n’aient pas été connues des anciens ? »
C’est, ma foi, vrai ! Les savants d’un pays n’ont pas de plus sûr moyen pour cacher leur vanité et leur ignorance que de prétendre avoir découvert quelque chose de neuf dans l’espace de dix siècles. Évidemment les peuples, à l’époque où a paru ce livre, se regardaient comme des enfants, et considéraient leurs ancêtres comme les seuls êtres parvenus à l’état de développement complet. Au contraire, nos savants modernes peuvent, sans leur faire injure et sans trop de forfanterie, regarder leurs grands-pères comme des enfants et s’estimer eux-mêmes de parfaits adultes.
Voilà peut-être la transformation la plus radicale que puisse enregistrer l’histoire de l’humanité.
Nous avons assisté, dans l’intervalle d’une ou deux générations, au renversement complet de principes qui, depuis les temps les plus reculés, étaient conservés dans toute leur intégrité. C’est comme si l’homme s’était vu tout à coup créer une