Page:Twain - Un pari de milliardaires, et autres nouvelles.djvu/181

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Notre savant accepte cette assertion sans sourciller, mais ce qui suit lui semble plus difficile à digérer. Voyez plutôt :

« En Gascogne, prétend Scaliger, il y a une toute petite araignée qui, en passant sur un miroir, le fait craquer par la seule force de son venin. »

Il s’empresse d’ajouter entre parenthèses : « Ceci me paraît une pure fable. »

Mais, par contre, il ne trouve rien à redire aux faits suivants :

« La haine de l’araignée pour le serpent et le crapaud est curieuse. Si le serpent, assure-t-on, vient à se coucher à l’ombre d’un arbre, s’y croyant en sûreté, l’araignée se laisse glisser au bout de son fil et le pique à la tête avec sa trompe ou son dard ; la puissance du venin qu’elle lui inocule est telle qu’après s’être tordu en tous sens le serpent est pris tout d’un coup de vertige et meurt presque aussitôt.

» Quant au crapaud, s’il se fait mordre ou piquer dans un combat avec une araignée, un lézard, une vipère ou autre bête venimeuse, il se sert du plantain comme contre-poison. L’araignée, pour combattre le crapaud, use du même stratagème que pour le serpent ; elle se pend à la branche d’un arbre par son fil et pique de son dard