Page:Twain - Un pari de milliardaires, et autres nouvelles.djvu/30

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

de venir dîner chez lui le soir même, il avait précisément une grande réunion et me pria avec instance de prendre la place d’un de ses invités indisposé au dernier moment. J’acceptai, et nous engageâmes la conversation ; je lui rappelai que mon père et lui avaient été camarades d’école dans leur enfance, qu’ils s’étaient ensuite retrouvés à l’Université de Jale et avaient conservé des relations intimes jusqu’à la mort de mon père.

En souvenir de cette amitié, il me dit que sa maison m’était grande ouverte et que je lui ferais plaisir en venant toutes les fois que je pourrais.

Au fond j’étais ravi de cette bonne hospitalité, car la protection du ministre pouvait m’être d’un grand secours le jour où le vent tournerait et où le « crac » se produirait contre moi.

Maintenant et au point où j’en étais, je ne pouvais pas décemment me déboutonner devant lui en le mettant au courant de ma situation ; je n’eus pas hésité à le faire il y a quelques jours, mais aujourd’hui je me sentais trop bien engagé, et puis, pourquoi hasarder une révélation aussi importante à un ami de la veille ?

En y réfléchissant, mon avenir ne me paraissait pourtant pas si assuré : jusqu’à présent mes emprunts étaient modérés et ne dépassaient pas