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Page:Twain - Un pari de milliardaires, et autres nouvelles.djvu/32

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À la fin du mois, mon bienfaiteur devait revenir de son voyage ; tout irait bien pour moi à ce moment-là : je répartirais entre mes créanciers le montant de ma solde de deux années et prendrais immédiatement possession de mes fonctions.

Le dîner fut des plus brillants et comportait quatorze convives : le duc et la duchesse de Shoreditch ; leur fille, lady Anne-Grace-Eleonore-Celeste de Bohun ; le comte et la comtesse de Newgate ; le vicomte Cheapside ; lord et lady Blatherskite. D’autres invités moins « gratin ». Enfin, le ministre, sa femme et sa fille, et une amie de sa fille nommée Partia Laugham, délicieuse jeune fille de vingt-deux ans dont je tombai amoureux en moins de deux minutes ; je dois avouer que je lui inspirai la même passion (c’était d’ailleurs visible à l’œil nu).

Pendant que tout le monde était réuni au salon et échangeait des salamalecks en attendant le dîner, un domestique annonça : Mr Lloyd Hastings.

Après avoir salué le maître et la maîtresse de maison, Hastings m’aperçut et vint droit à moi en me tendant la main, mais il s’arrêta net au moment de serrer la mienne et me dit d’un air très embarrassé :