Page:Twain - Un pari de milliardaires, et autres nouvelles.djvu/51

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

est en mon pouvoir de mettre à votre disposition.

— Merci mille fois ; merci encore ; vos offres, même les plus généreuses, ne sauraient me tenter.

— Henri, vous me confondez, Vous remerciez à peine votre excellent bienfaiteur ; laissez-moi au moins le faire pour vous et lui témoigner notre gratitude.

— Je veux bien, ma chère ; je vous délègue mes pouvoirs ; voyons, comment allez-vous vous y prendre ?

Elle se leva, marcha droit vers le vieux monsieur, s’assit sur ses genoux, passa ses bras autour de son cou et l’embrassa à pleine bouche. Au même instant les deux frères éclatèrent de rire à l’unisson. Moi, je restais pétrifié, absolument médusé, comme bien vous le pensez. Portia cria de sa jolie voix claire :

— Papa, il vous dit que vous n’avez rien d’assez bien à lui offrir comme situation ! C’est un soufflet pour moi.

— Comment, ma chérie, repris-je, vous l’appelez papa ?

— Mais oui, je vous présente mon beau-père, et un beau-père que j’adore. Vous comprenez, maintenant, pourquoi je me tordais de rire, lorsque vous m’avez raconté à la réception du ministre,