Page:Twain - Un pari de milliardaires, et autres nouvelles.djvu/53

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ture fit les frais de toutes les conversations. On jacassa beaucoup sur notre compte.

Mon beau-père reporta ce cher billet de banque à la banque d’Angleterre et l’encaissa ; celle-ci, par une attention très délicate, annula le billet et en fit cadeau à mon beau-père. Le jour de notre mariage, le père de Portia nous offrit ce billet à tous les deux ; depuis ce jour, vous pouvez le voir soigneusement encadré, pendu dans notre chambre à coucher. Et je vous assure que je le vénère, ce morceau de papier, lui qui m’a valu ma chère Portia !

Sans lui, en effet, je ne serais peut-être pas resté à Londres, je n’aurais jamais été admis à la réception du ministre ; par conséquent, je n’aurais pas vu Portia.

Aussi je ne cesse de répéter à mes amis :

— Vous voyez bien ce billet d’un million de livres ! Il ne m’a servi qu’à faire une seule emplette dans ma vie, mais cette emplette, je ne l’ai même pas payée le dixième de sa valeur réelle.