Page:Twain - Un pari de milliardaires, et autres nouvelles.djvu/79

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

mier omnibus, il y a trente ou quarante ans, le public l’avait tellement en grippe qu’il ne consentait à monter ni à l’intérieur, ni à l’extérieur et qu’il força la compagnie à poster à chaque croisement de rue un homme armé d’un drapeau rouge. Personne ne voulait circuler dans les voitures publiques, excepté les condamnés à la potence. Il résulte de cet état de choses que les omnibus étaient fréquentés dans une seule et unique direction et qu’on les voyait toujours vides au retour. Pour sauver la compagnie, le gouvernement transféra le cimetière des criminels à l’autre extrémité de la ligne ; on vit alors des voyageurs dans les deux directions ; ainsi la compagnie ne fit pas faillite.

Ce racontar ressemble à ceux qu’on fait aux étrangers en Amérique, et ne me dit rien qui vaille.

Le fiacre de première classe est propre et coquet, il y a des coussins de cuir et un bon cheval.

Le fiacre de deuxième classe est généralement laid et lourd, toujours vieux ; il semble curieux qu’on n’en ait jamais construit de neufs. Du reste, si pareil événement se produisait, tous les désœuvrés se précipiteraient pour jouir du spectacle, or la police interdit les attroupements et le désordre. S’il arrivait un tremblement de terre à Berlin, la police