Page:Twain - Un pari de milliardaires, et autres nouvelles.djvu/98

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rique qui me la fit parvenir. Millet me disait que depuis six semaines il avait vainement cherché quelqu’un qui connût mon adresse en Allemagne, et finalement il s’était dit qu’une lettre adressée à l’ambassade à Berlin me serait peut-être renvoyée.

Peut-être faut-il attribuer à une simple « coïncidence » qu’il se soit décidé à m’écrire au moment où j’allais en faire autant de mon côté ; cependant je ne le crois pas.

Ce qui m’a le plus exaspéré à cette occasion a été certainement de perdre un temps précieux en attendant que Millet m’écrive, puis de penser que j’allais me mettre à mon bureau au moment précis où mon correspondant s’asseyait devant le sien pour m’adresser une lettre qui devait se croiser avec la mienne. Et pourtant, il faut écrire tout de même ; car, si vous quittez votre bureau et remettez au lendemain, l’autre en fait autant de son côté. Il semble que vous soyez solidaires l’un de l’autre comme l’étaient les frères Siamois dans leurs mouvements combinés.

Quelques mois avant mon départ, un fournisseur de New-York fit chez moi une installation qui ne me parut pas réussie. Lorsque vint la note, j’écrivis que je payerais lorsque le travail serait complètement terminé. On me répondit que pour