Page:Ulbach - Paul Meurice, 1883.djvu/14

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sereine de l’expérience a calmé et adouci les traits. L’âpreté, que donnait une curiosité impatiente, n’est plus que la persistance avide d’un esprit insatiable de connaître ce qui est beau et d’aimer ce qui est bien.

Paul Meurice n’est pas seulement fidèle à ce qu’il a admiré, il a cette vertu singulière d’aimer, au bout de quarante ans, ses amis, comme au premier jour ; et le ciment indestructible qui joint son nom à celui de Vacquerie, qui unit deux cœurs pareils, mais deux intelligences très dissemblables, est un fait si public, que je ne trouble aucune pudeur en le mentionnant comme un titre de plus à l’estime, comme un titre littéraire aussi.

Auguste Vacquerie a raconté, dans une pièce de vers dédiée à Paul Meurice, comment cette belle amitié a été contractée au foyer même d’un enthousiasme commun.

La collaboration des rêves précéda la collaboration des œuvres. Tous deux élèves de ce vieux collège Charlemagne, d’où tant de gens de lettres sont sortis qui avaient promis d’abord d’être des jurisconsultes et des notaires, ils se sont retrouvés sous les arcades de la place Royale, au seuil de cet hôtel Guéménée qu’on