Page:Ulbach - Paul Meurice, 1883.djvu/32

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gueil et de convention, la trahison réelle envers la foi du patriote, sous le premier prétexte d’un intérêt respectable de famille.

Césara n’est pas un être vaniteux que l’ambition entraîne et que des petites causes font trébucher dans des petits pièges. Paul Meurice a puisé à des sources plus hautes, pour montrer comment on peut les corrompre. Césara est un héros, se faisant ministre par besoin d’action autant que par sensibilité paternelle, impatient d’appliquer ses idées, et livrant ses idées à la tyrannie de la fonction qui les broie et les jette au vent. Il n’est pas inconscient, il se juge et assiste implacable à sa déchéance.

Jamais le drame du pouvoir en lutte contre la probité n’a été raconté avec plus de force, de loyauté et de pitié. C’est peut-être pour moi le plus beau livre que Paul Meurice ait écrit jusqu’à présent ; mais c’est assurément un des meilleurs qui aient été écrits dans ce temps-ci.

Le dévouement absolu, fier et désintéressé, y est personnifié dans Sylvius, l’ami, le témoin de Césara, qui sacrifie son amour, sa vie, sa gloire, ne gardant que son âme pour multiplier le sacrifice.

Ce rôle de témoin, si bien décrit, n’est-ce