Page:Ulliac - Astronomie et Météorologie.djvu/13

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

difficultés de la science. Moi non plus, ma sœur, je n’ai pas perdu le souvenir de cette époque ; car, en ce temps-là, j’avais le bonheur de vivre auprès de ma mère et auprès de toi ; je me souviens de même de ces prétendues leçons pour lesquelles je cherchais à exciter ton zèle en attirant ton attention sur les phénomènes curieux que présentent les instincts divers des animaux, la végétation des plantes, et enfin la composition et la décomposition des minéraux. Malheureusement nous ne pouvons plus nous livrer à ces mêmes causeries ; nos leçons n’étaient que cela ; et je me trouve fort embarrassé parce que je n’ai pas oublié, non plus ton antipathie pour la science, ton horreur pour les savants. Je me souviens encore de t’avoir entendu traiter de contes, avec la dernière irrévérence, les découvertes faites dans l’espace céleste… Cependant, ta demande, ton insistance, m’ont engagé à relire ces cahiers, et je t’assure que si tu habitais Paris, je ne te les enverrais pas, même après les avoir revus avec soin, car je te dirais : Va entendre M. Arago ! va recueillir de cette bouche éloquente la connaissance des vérités que l’ignorance et la mauvaise foi peuvent seuls s’obstiner à repousser, et tu sortiras de cet amphithéâtre où se presse la foule, en répétant ces paroles de l’illustre professeur : « L’astronomie est la science dont l’esprit humain peut le plus justement se glorifier. Cette