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Page:Ulliac - Souvenirs d une vieille femme.djvu/11

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cours qu’il fréquentait assidûment, et où je n avais jamais voulu l’accompagner, développait depuis longtemps en moi les facultés de l’entendement. Grâce-à lui, je connaissais les plus grands philosophes de l’antiquité ; grâce à lui et à l’important ouvrage de madame de Staël, de l’Allemagne, les philosophes plus modernes et le célèbre Kant ne m’étaient pas demeurés inconnus. Je n’aimais pas la métaphysique proprement dite : mais Je me passionnais, je m’enthousiasmais pour tout ce qui parle avec clarté-des nobles facultés de l’âme, et les hautes pensées trouvaient en mon esprit un écho. Cette semence jetée par mon père ne germait pas encore ; elle devait porter des fruits plus tard.

Pauvre bon père ! il pleura de joie lorsque je lui lus la traduction des deux traités de morale et il répéta ce que précédemment il m’avait dit : « Tu feras mieux que des romans ! » C’est qu’il avait reconnu çà et là quelqu’une des pensées qui avaient souvent fait naître entre nous de légères discussions ; car cette fois, Comme toujours, je me permettais d’imiter plutôt que de traduire mon auteur.

Hélas les conseils si précieux, dont je ne de-