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Page:Ulliac - Souvenirs d une vieille femme.djvu/273

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CONCLUSION.

Ce n’est pas un frivole sentiment de vanité qui m’a portée à dicter ces souvenirs. Je l’ai prouvé par ma franchise à dire comment s’est ouverte pour moi la carrière des lettres. Je dois tout à mes parents ; j’ai voulu rendre un hommage public à leur mémoire. Nous ne sommes rien par nous-mêmes ; entre les mains d’une mère, d’un père sages se développent les facultés que nous avons reçues du ciel. On l’oublie trop généralement : des circonstances indépendantes de notre volonté complètent ce développement ; c’est encore là une chose qu’on oublie : on s’imagine enfin que la culture des lettres peut n’occuper que les loisirs ; j’ai cru devoir prouver que c’est une erreur. Quelques talents éclosent d’eux-mêmes, comme la fleur, mais ces talents-là sont rares. Il m’a donc semblé bon d’avertir la foule des jeunes filles, des