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Page:Ulliac - Souvenirs d une vieille femme.djvu/9

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sée de la visite que j’allais faire m’intimidait.

J’arrive enfin, et je demande au vieux domestique qui est venu m’ouvrir la porte d’annoncer mademoiselle Ulliac, fille du colonel Ulliac. À l’instant je fus introduite. Dire la grâce, la bienveillance avec lesquelles je fus reçue, serait impossible ; madame la comtesse douairière de Montalivet, toujours belle et si imposante quand elle le voulait, témoigna un intérêt affectueux pour mes parents. Elle s’informa de notre position, m’encourageant du regard et du sourire : bientôt elle comprit que je ne venais pas en solliciteuse auprès d’elle, et lorsque j osai lui faire hommage de mes quatre volumes, elle se montra plus aflable, plus bienveillante encore. J’avais été gauche au commencement de la visite ; vers la fin, un peu moins timide, j osai dire que le vœu de mes parents serait de trouver dans madame de Montalivet, pour leur fille, la noble protection que leur avait accordée jadis feu M. le comte de Montalivet. Par quelques mots aimables, je fus assurée que cette protection me serait accordée. Oh ! si les grands savaient combien une douce parole de leur part peut relever le courage et aider à supporter l’adversité, ils en seraient moins avares :