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Page:Ulliac - Souvenirs d une vieille femme v1.djvu/36

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II


Nous avions encore des parents à visiter à Quimperlé ; point d’autre moyen de s’y rendre que de monter à cheval. Je n’étais nullement écuyère, et, quoique peu poltronne par nature, je ne laissais pas que de m’eflrayer de cette manière de voyager. On fit choix pour nous, et surtout pour moi, de chevaux très-doux et dont l’air béuin, la tête basse, annonçaient des dispositions tout à fait pacifiques. Les selles de femmes étaient parfaitement ignorées à cette époque dans le pays ; il fallait donc se décider à passer les pieds dans les étriers, placés de chaque côté d’une selle ordinaire. Ma mère, habituée à ce genre d’équitation, fut bientôt en selle ; mais moi, quoique fort ingambe, j’eus beaucoup de peine à suivre son exemple : il est vrai que de fous rires accompagnaient l’opération, et je riais moi-même de tout mon cœur. Le cheval était tenu par la bride,