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LETTRE VINGT ET UNIÈME


solations… Elle s’apaise peu à peu, les larmes se sèchent… Je crois qu’elle vient de rire…

On chuchote, mon oreille ne perçoit aucun son distinct. S’en tiennent-ils là ? Faut-il m’aller coucher ? J’en ai presque envie.

Oh ! oh ! l’avocat redevient agressif ; nouveaux débats ; il y a encore résistance ; cette fois il en triomphe aisément ; plus de cri douloureux comme tout à l’heure, de faibles plaintes perdues dans des embrassements…

On se tait ; silence prolongé…

Je suis brisée de fatigue, je vais me coucher. J’espère m’éveiller au point du jour, et ressaisir la partie du spectacle qui m’a échappé. Bonsoir !

Tu penses bien, chère Albertine, que je ne pus fermer l’œil ; je me retournais incessamment dans mon lit, sans parvenir à trouver le sommeil ; malgré moi, j’avais toujours l’oreille au guet.

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