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UN ÉTÉ À LA CAMPAGNE


mes belles résolutions, je m’éveillai le matin juste assez à temps pour voir Me J…, resté seul, se tourner vers la ruelle.

J’enrageais, et tu conviendras qu’il y avait de quoi ; le soir, en guise de consolation, je pus assister au petit coucher de mon voisin ; cinq minutes après s’être mis au lit, il ronflait à ébranler la maison sur ses fondements. Chez lui, paraît-il, c’est comme à l’Opéra : on joue tous les deux jours.

Hier donc, c’était jour de représentation : j’essuyai le verre de ma lorgnette, et j’attendis.

La salle était éclairée à giorno ; l’avocat, en robe de chambre, restait sur pied, contre l’habitude des jours précédents.

Je supposai quelque chose d’extraordinaire.

À minuit, le sanctuaire s’ouvrit, et la déesse apparut, radieuse ; l’avocat courut à elle, la prit par les mains, l’embrassa, l’at-