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LETTRE VINGT-QUATRIÈME

Ainsi placée, je suis, comme toi, tantalisée chaque soir, et, comme toi, hélas ! j’en suis réduite à mes seules ressources, en attendant que j’aie échauffé au feu de mes désirs la belle statue qui repose froide, chaste et pure à deux pas de moi.

Je m’empare peu à peu de son esprit ; déjà sa confiance m’est acquise, elle me dit ses petits secrets de jeune fille ; quelques jours encore, et je pourrai hasarder un pas en avant.

Oh ! sois tranquille, je ne le ferai pas sans avoir, auparavant, couvert ma retraite. Cette fois, je le sais, je ne joue pas, comme avec Félicie, la Précaution inutile.

Adieu, chère Adèle.

Albertine.