Page:Un été à la campagne, 1868.djvu/178

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
169
LETTRE VINGT-SIXIÈME


pas éveiller les soupçons ; j’obtins ainsi un repos dont j’avais le plus grand besoin.

Il était neuf heures passées quand je me levai ; les premiers pas que je fis dans ma chambre, en réveillant de cuisants souvenirs, et les premiers regards jetés sur ma glace, en me montrant des yeux battus, une figure tirée, me rappelèrent la triste mine, la marche difficile de la pauvre Rose, le lendemain de sa rencontre avec l’avocat ; mais Lucien, loin d’afficher les airs vainqueurs de Me J…, se montra plus affectueux, plus aimable que jamais ; je lisais dans ses yeux tout ce que sa bouche aurait voulu me dire.

Mon excessive fatigue fut tout naturellement mise sur le compte de la représentation, et personne ne soupçonna la vérité ; cependant, chaque coup d’œil dirigé vers moi me faisait monter le rouge au visage, sans que je pusse m’en défendre.

15