de fréquents éclairs et le roulement du tonnerre
annoncèrent un violent orage ; Jeanne
et moi venions de nous coucher ; les lumières
étaient éteintes. Elle dormait dans son cabinet,
du moins je le pensais ; moi je poursuivais,
toujours infructueusement, mon
idée fixe, quand un terrible fracas éclata ;
aussitôt la porte vitrée s’ouvre ; Jeanne,
effarée, en chemise, se précipite vers mon
lit, me suppliant de la laisser coucher avec
moi, car elle a, me dit-elle, une peur affreuse.
Qu’en dis-tu ? la Providence n’exauçait-elle pas mes vœux ?
Je m’empresse de me reculer, je fais place à ma jolie peureuse, qui se glisse tremblante à mes côtés. Je la rassure d’abord, je l’embrasse. À chaque nouvel éclair, à chaque grondement de la foudre, elle se rapproche davantage et se serre sur moi ; ses frayeurs et mes caresses redoublent.
Je te laisse à penser dans quel état j’étais