annonce à ma tante le retour de son mari,
accompagné d’un de ses jeunes officiers, tout
nouvellement nommé capitaine. Ce jeune
homme paraît avoir inspiré le plus vif intérêt à
mon oncle, qui fait un brillant éloge
de son caractère, de sa fortune et de ses
avantages physiques.
Il y a assurément là-dessous quelque projet de mariage ; la preuve, c’est que le soir même, au salon, au moment où ma tante terminait une polka, elle a dit gaîment, en me regardant : Messieurs, préparez-vous à danser ; nous aurons, je crois, un bal de noce avant la fin de l’été.
Je ne sais pourquoi, depuis cet instant, je suis triste, inquiète ; Lucien ne m’a pas dit un mot, cette nuit, de cet incident, et pourtant je le trouve tout sombre et tout changé ce matin.
J’étais trop heureuse aussi, cela ne pouvait durer longtemps.