Page:Un été à la campagne, 1868.djvu/208

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
199
LETTRE TRENTE-CINQUIÈME


voilà plantée devant, bouche béante, et les yeux écarquillés.

Qu’est-ce que cela ! Je me décide à prendre l’objet qui s’offre à moi, couché sur un lit moelleux ; je le tourne et retourne, je le considère, je l’examine curieusement, et tout à coup, me rappelant certain portrait que tu m’esquissas jadis, je finis par reconnaître le favori de ta tante, la doublure de son mari, l’original personnage, en un mot, dont je t’entretenais dans ma dernière lettre, et dont je parlais alors presque aussi savamment qu’un aveugle des couleurs. À la bonne heure ! lorsqu’on veut surprendre les gens, on s’y prend ainsi, ou l’on ne s’en mêle pas.

Dis-moi, chère petite, ta tante, que va-t-elle penser, que va-t-elle dire ! Ne te soupçonnera-t-elle pas ? Comment as-tu réussi à t’emparer de ce précieux talisman ?

En attendant que tu satisfasses ma curio-