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UN ÉTÉ À LA CAMPAGNE

Après s’être un peu fait tirer l’oreille, elle se décida.

Le moment décisif approchait.

Voilà ma Félicie quittant robe, jupon, corset, et moi la lorgnant du coin de l’œil, et découvrant, à mesure que tombaient ses vêtements, des formes extrêmement gracieuses et pures, bien que peu accentuées.

Enfin, elle se mit au lit !

Quand je la sentis près de moi, une sorte de fièvre s’empara de tout mon être ; à force d’avoir joué la malade, je devins presque malade sérieusement ; les désirs violents que j’éprouvais, — depuis huit longs jours, j’observais un jeûne rigoureux dans l’attente de ce bienheureux moment, — la crainte de me voir mal accueillie, l’appréhension d’un scandale, tout cela me donnait si fortement sur le système nerveux, que mes dents claquaient malgré moi, et que j’étais agitée d’un tremblement impossible à réprimer.