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UN ÉTÉ À LA CAMPAGNE

Ah ! si tu savais comme mon Lucien est séduisant ! Je veux te faire son portrait ; tu me diras si j’ai bon goût. Je serai très-sévère, sois tranquille ; pourtant ma sévérité n’ira pas jusqu’à l’injustice, et s’il est charmant, après tout, je n’y puis rien, moi, n’est-ce pas ?

Je commence par le physique. Il a vingt-sept ans, il est de taille moyenne, sa physionomie est régulière et expressive ; il a de grands yeux bleus qui disent une foule de choses, une épaisse chevelure brune, de belles moustaches noires encadrant des dents d’une blancheur nacrée, et pas de favoris.

Eh bien ! comment le trouves-tu ? Fait-il ton caprice ? Si je te dis encore qu’il a des mains aristocratiques, le pied petit, qu’il est adroit à tous les exercices du corps, que sa mise, excessivement soignée, est toujours d’une simplicité extrême, et si j’ajoute que Lucien est un cavalier accompli, t’en éton-