nègre plus vigoureux que lui ; un Djellab le prit et le jeta sur un chameau. Pourquoi le vieillard était-il sacrifié plutôt que la jeune fille ? Hélas ! il s’agissait de conserver plus fraîche cette partie de la marchandise, tandis que le malheureux vieillard, lui, ne valait guère plus la peine qu’on se donnait pour lui faire traverser le désert… »
Pendant des années les officiers et soldats Égyptiens furent les plus acharnés des négriers. Les lettres adressées du Soudan à Lejean, en 1864, sont formelles à cet égard. Elles dénoncent Mouça-Pacha, gouverneur de cette province, et Ahou-Sin, chef des Choukrié. Elles parlent d’eunuques opérés à Khartoura puis expédiés, en Égypte, par Mouça ; elles mentionnent les razzias d’esclaves opérées sur les frontières de l’Abyssinie ; elles relatent la chasse à l’homme, chez les Chelouks[1], conduite par le préfet égyptien Mohammed-Kher. Leur auteur ajoute, avec raison : « Si tout cela se fait avec la protection du gouvernement, que ne feront pas les particuliers au Bahr-El-Ghazal, au Saubat, au Niambara[2] ? » Les chefs du