tourments : ils lui retirent sa natte quand il veut dormir, se moquent de lui quand il se traîne pour aller boire ; ils ne comprennent pas, tout en m’obéissant, pourquoi je leur fais des reproches et leur défends de tourmenter ce malheureux, captif comme eux, et qui souffre ce qui pourra leur arriver demain. D’autres esclaves presque aussi malades sont emmenés, parmi lesquels une femme dont je parlerai plus loin. »
« Les femmes esclaves sont presque toutes vieilles et se disputent comme de vraies mégères ; deux, entre autres, s’administrent une volée homérique, s’arrachent les lambeaux d’étoffe que leur maître a bien voulu leur laisser, se mordant, se prenant aux cheveux ; les autres les entourent et rient à gorge déployée ; je dois prendre un bâton pour les faire cesser, car le sang commence à couler.
« 19 juin 1877. — Cette nuit, les Okandas n’ont pas dormi. Ils ont changé les entraves des esclaves, réuni les moutons. Ce matin ; dès avant le jour, on débarrasse les hommes de la bûche qu’ils ont au pied ; on leur attache autour des reins une corde qui doit les amarrer à la pirogue, aussi bien pour les empêcher de se sauver que pour qu’ils soient, en cas d’accident, retenus à la pirogue et ne puissent être entraînés par le courant.