tifs, selon ses accès de délire provoqués par l’abus de la bière et du chanvre, qu’il fumait avec excès.
Cameron est enfin rejoint par le traitant Portugais Coimbra, qui arrive avec cinquante-deux femmes enchaînées par groupes de dix-sept à dix-huit. « Toutes ces femmes étaient chargées d’énormes fardeaux, fruit des rapines du maître. En surplus de ces lourdes charges, quelques-unes portaient des enfants : d’autres étaient enceintes. Les pauvres créatures, accablées de fatigue, les pieds déchirés, se traînaient avec peine. Leurs membres, couverts de meurtrissures et de cicatrices, montraient ce qu’elles avaient souffert de la part de leur maître !
« La somme de misère et le nombre de morts qu’avait produits la capture de ces femmes est au-delà de tout ce qu’on peut imaginer. Il faut l’avoir vu pour le comprendre. »
Et Cameron ajoute sentencieusement, mais judicieusement.
« Les crimes perpétrés au centre de l’Afrique par des hommes qui se targuent du nom de chrétiens et se qualifient de Portugais, sembleraient incroyables aux habitants des pays civilisés. Il est impossible que le gouvernement de Lisbonne connaisse les atrocités