longtemps, et je ne me détachai pas facilement de ce lieu d’horreur. »
Mage dépeint ainsi le retour de l’expédition :
« Environ trois mille cinq cents femmes et enfants étaient là, attachés par le col, lourdement chargés, marchant sous les coups des Sofas. Quelques-unes, trop vieilles, tombaient sous leur fardeau, et refusant de marcher étaient assassinées. Un coup de fusil dans les reins et tout était dit. Je fus témoin d’un crime de ce genre, et il me fallait rester calme et ne pas faire sauter la tète de celui qui venait de le commettre…
« Tels sont, en Afrique les résultats de la domination de l’Islam ! »
Mage assiste encore à la prise et au sac de Dina, par les troupes d’Ahmadou et dit :
« Toujours le pillage suivant le massacre, toujours, de sang-froid, les femmes et les enfants livrés à la soldatesque, et les hommes faits au bourreau. Réduite à ces proportions bestiales et dépouillée du prestige de l’art et des combinaisons de la stratégie, la guerre est doublement horrible[1] ».
Si Ahmadou permettait et favorisait, à cette époque, l’importation des femmes dans ses
- ↑ Voyage dans le Soudan Occidental. Tour du Monde, 1868, 1er semestre, p. 1-96.