questions qui lui sont posées. Tous les arguments épuisés, le chef le fait lier à un arbre et l’assemblée tout entière se rue sur lui, avec la férocité des bêtes fauves ; il est déchiqueté en un instant ! Chacun des acteurs de cette horrible tragédie paye une petite redevance au maître de l’esclave qui est ainsi totalement indemnisé, et peut acheter un serviteur moins mélancolique[1]. »
Les sacrifices humains sont offerts à l’époque de la fête des Ignames, qui tombe ordinairement le jour de la lune d’octobre. Il y a aussi d’autres sacrifices accidentels. « A Badou, baie des Bourbourys, continue l’amiral, un de mes officiers fut témoin d’une de ces saturnales : les guerriers s’étaient barbouillé la figure et le corps de raies rouges et noires ; les coups de fusils pétillaient de toutes parts ; on en tirait entre les jambes de l’homme qui devait être sacrifié, autour de sa tête et au-dessous ; c’était une orgie effrénée de poudre. La victime était attachée à un arbre. L’interrogatoire et le jugement sont solennels. La mort doit être volontaire et donnée d’un seul coup par le chef. La chair déchirée en lambeaux est mangée séance tenante. C’est l’holocauste offert pour racheter
- ↑ Op. cit.