l’estomac au larynx ; tantôt c’est un petit monstre qui n’a que le ventre, une bouche et deux yeux rouges, lequel étant placé sur une table, après avoir été extrait du malade ou du défunt, se met à gober les mouches qui voltigent autour de lui. Telles sont les sottises que ces Ngans s’en vont débiter partout, et qu’il est très difficile de déloger des têtes des sauvages. Ils sont très intéressés dans leur fourberie, car ils savent se faire bien payer. C’est un proverbe dans ce pays que nul médecin ne va à sa besogne sans un sac.
Comme chez les Pongoués, les Ngans ou féticheurs pahouins distribuent aussi des fétiches. C’est ordinairement un peu de poussière noire, tirée des restes des morts, et renfermée dans de petits cornets qu’on garde avec soin dans la case ou qu’on porte sur soi. D’autres fois, on se fait introduire cette poudre sous l’épiderme, au moyen d’une incision faite par le féticheur au milieu du front ou bien sur la poitrine ou sur la nuque. Tous ces fétiches n’ont pas la même vertu : l’un est pour protéger la case, l’autre pour préserver des malheurs ou des accidents ; un autre doit procurer des richesses, des femmes, des enfants ; un autre, enfin, aurait la propriété de rendre invulnérable dans les combats, etc.