assiste à la vente du butin humain et s’exprime ainsi :
« Les sujets d’un âge avancé ne représentaient pas plus de trois thalers Marie-Thérèse (15 francs) au marché de Kouka ; les vieilles femmes, plus aptes au travail et généralement plus gouvernables que les hommes atteignaient le coût de cinq thalers ; les jeunes filles étaient plus chères : on les avait pour une somme qui était la moitié du tarif normal sur la place de Kouka ; elles n’étaient pas toutefois, on le pense bien, une denrée accessible au premier venu et leurs prix ne se maintenaient que parce que le roi et ses hauts dignitaires étaient encore en état de les payer. Quant aux petits enfants, dont beaucoup semblaient à peine capables de marcher, on les donnait presque pour rien, vu le manque de véhicules pour les transporter ; un garçon de six à huit ans, par exemple, s’acquérait moyennant une chemise baghirmienne ou bornouane de qualité ordinaire, tarifée un thaler à Kouka.
« Des maladies décimèrent bientôt ces enfants.
« Aussitôt qu’un de ces pauvrets était mort, on se contentait de le tirer, par les pieds, hors du périmètre du camp, et de le laisser là, à la merci des intempéries et des animaux de la