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UN ÉTÉ À LA CAMPAGNE


qui m’avait si fort assommée, a subi une heureuse transformation.

Depuis que nous nous connaissons mieux, il m’a avoué son embarras à nos premières entrevues ; il ne savait que dire, mon air maussade l’ayant complétement désarçonné ; car ce sabreur n’a pas le moindre aplomb. Aujourd’hui, débarrassé de toute contrainte, il se fait écouter avec plaisir.

Après cela, je ne te le donne pas pour un homme d’esprit ; il passe dans la foule, voilà tout.

De mon côté, j’ai quitté peu à peu mon air renfrogné ; tout en poussant quelques soupirs involontaires au souvenir de Lucien, je l’oublie tout doucement, et si je suis encore un peu froide avec mon légitime adorateur, on attribue cette réserve à mon extrême timidité.

Lui, au contraire, est tout feu, tout