la première fois, ses partisans se comptèrent aux élections municipales de Paris ; j’eus l’honneur d’être désigné parmi les candidats : ils furent 15.000 pour tout Paris.
Aujourd’hui, Paris et la France ont plus d’un million de voix socialistes, qui augmentent journellement.
Les grandes sociétés anglaises, les trades-unions qui, au début, ne visaient qu’au maintien des salaires, vont au socialisme collectiviste. Maintenant l’Allemagne est de même ; trois millions d’hommes sont aujourd’hui syndiqués, associés dans leurs coopératives de consommation, syndicats de métiers ; cette masse imposante se réclame du socialisme scientifique, intégral.
Dans les autres pays d’Europe et d’Amérique, c’est la même chose, on marche vers cet idéal, la transformation sociale, vers la Paix.
La Paix ! Mais aujourd’hui il n’y a que le socialisme qui travaille pour la paix ; il n’y a que lui pour dénoncer, démontrer que les conquêtes coloniales n’ont en vue que les intérêts de quelques hommes d’argent, financiers, industriels, gouvernants, hauts gradés dans l’armée, qui trouvent situation, gloire et profits dans les affaires de guerre (la vie des soldats ne compte pour rien, on ne met pas cela en ligne de compte). Exemple : l’Algérie, conquise depuis quatre-vingts ans, loin de rapporter, coûte encore à la métropole ; il en est de même pour le Congo, l’Afrique, Madagascar, le Maroc, etc. ; c’est le socialisme qui, seul, s’élève contre la folie des armements. En quelques années, un bateau de cinquante millions est jugé vieux, bon à servir de cible pour les tirs ; il faut voter les fonds pour en faire de plus modernes, et il se trouve toujours dans le Parlement une majorité qui a des intérêts plus ou moins directs pour voter les sommes nécessaires.
Seuls, les socialistes montrent le gaspillage des finances, les milliards passés à l’étranger pour aider aux armements, à l’industrie concurrente, alors qu’en France l’industrie souffre faute d’argent mis à sa disposition. C’est le socialisme seul qui montre les États allant chaque jour en s’endettant et que, en cas de guerre, la banqueroute est possible ; déjà l’État a fait une loi qui permettrait aux caisses d’épargne de ne pas rendre les fonds ; voyez-vous l’ouvrier, le domestique, le petit rentier même, qui, pris de peur et