Page:Une galerie antique de soixante-quatre tableaux (Philostrate de Lemnos, trad. A. Bougot).pdf/207

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tel est, selon nous, le caractère de ces tableaux, et nous croyons l’avoir amplement montré. Pour avoir été vainement débattue, la question d’authenticité n’a pas été inutilement soulevée ; les commentateurs, en établissant une comparaison entre les tableaux de Philostrate et les œuvres d’art antiques, ont été amenés à mieux analyser les caractères de celles-ci ; à reconnaitre la compétence des sophistes et particulièrement de Philostrate dans les choses de l’art ; enfin nous avons trouvé là une occasion de rechercher et de définir le genre d’intérêt qu’inspirait aux anciens la vue d’une statue ou d’une peinture, en un mot d’étudier leur critique d’art, genre à peine né alors, et qui ne paraît pas du moins à en juger par les écrits qui nous restent, s’être jamais complètement détaché, dans l’antiquité, de la poésie ou de la rhétorique[1].

  1. On joint ordinairement les descriptions de Philostrate le Jeune et de Callistrate à celles de Philostrate l’Ancien. Cette réunion est tout à fait artificielle. Philostrate a ses caractères propres ; il est bien supérieur à Philostrate le Jeune et à Callistrate, qui ne sont que des imitateurs très pâles et souvent maladroits. Ce qui a le plus nui à Philostrate, dans l’esprit des critiques, c’est de n’avoir pas été considéré à part. Il n’a pas tous les défauts du genre, qui sont tous dans les autres sophistes. Si le public semblait faire accueil à Philostrate l’Ancien, nous publierions volontiers les descriptions de Philostrate le Jeune, dont nous avons la traduction en manuscrit.