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Page:Une institutrice de chez nous - Politesse canadienne, c1910.djvu/115

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les champignons vénéneux, que l’on ne peut en user sans ressentir, au moins, les atteintes du mal.

Allez au bal, le moins que vous pourrez ! et ne croyez pas encore une fois, honorer vos amies, en donnant une danse pour elles. Oubliez-vous que le patron des Canadiens-Français, Saint Jean-Baptiste, fut mis à mort, pour satisfaire le coupable et infâme caprice d’un danseuse ! Tout comme au temps d’Hérodiade, la danse endurcit, dessèche le cœur en le pervertissant ; elle donne le vertige, fait tourner la tête ! Aussi, les plus habiles danseuses ont-elles, le plus souvent, toute leur intelligence dans les pieds…

Comment pourrait-on faire, direz-vous, pour s’abstenir de la danse, toutes nos compagnes y vont ?… C’est tout simple. Voici une jeune fille distinguée, de famille très honorable, qui commence à aller dans le monde ; on la recherche, on l’invite de tous côtés. Dès qu’il s’agit d’une invitation à la danse, elle remercie gentiment d’avoir pensé à elle, ce jour-là, puis elle déclare franchement, qu’elle ne fréquente pas la danse. On comprendra ; on l’appréciera davantage, et, elle ne sera plus importunée par ce genre d’invitation.