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Page:Une institutrice de chez nous - Politesse canadienne, c1910.djvu/136

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TUTOIEMENT


Le tutoiement ne s’emploie qu’entre intimes, et encore faut-il y faire bien des réserves.

L’absence du tutoiement maintient dans les rapports un plus grand respect, sans y être diminutif d’affection ; si bien, que l’on dit souvent de personnes qui ne se tutoient pas, « elles se portent respect » ; c’est assez significatif, n’est-ce pas ?

Ceux qu’on aime, on les porte bien haut dans sa pensée dans son cœur ! On les place sur un piédestal très élevé, entourés de vénération ; il est donc juste d’employer, en leur parlant, les formules les plus respectueuses.

Mari et femme emploient le tutoiement entre eux ; mais on ne tutoie jamais son père et sa mère à moins qu’ils ne l’exigent.

On se tutoie entre frères et sœurs ; on le fait aussi d’ordinaire entre camarades de collège, compagnes de pension ; et encore, peut-être vaudrait-il mieux s’en abstenir, en prévision de l’avenir.