Page:Une page d'histoire (éd. Lemerre, 1886).djvu/22

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dicis et cette race des Valois qui furent les Borgia de la France. Alors, il y avait en Normandie, — la solide Normandie, où les hommes, robustement organisés, gardent mieux qu’ailleurs la possession d’eux-mêmes, — une famille de seigneurs venue de Bretagne vers 1400, et devenue, depuis plusieurs générations, terriennement normande. Elle habitait sur la côte de la Manche, à l’est, et non loin de Cherbourg, un château fortifié par une tour, qui, de cette tour, s’appelait Tourlaville. Comme tous les châteaux du Moyen Âge, ç’avait été longtemps une fortification de guerre, mais le génie amollissant de la Renaissance l’avait transformé, et préparé pour cacher des passions et des voluptés criminelles et pour les destinées qui, plus tard, se sont accomplies.

La famille qui vivait là portait sans le savoir un nom fatidique. C’était la famille de Ravalet… Et, de fait, elle devait un jour le ravaler, ce nom sinistre ! Après le crime de ses deux derniers descendants, elle s’excommunia elle-même de son nom. Elle s’essuya de l’ignominie