Page:Une page d'histoire (éd. Lemerre, 1886).djvu/34

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qui doit peut-être rester inédit, on n’a pas encore trouvé de poète qui ait osé l’écrire, comme si les poètes n’aimaient pas la difficulté jusqu’à l’impossible ! Il lui en faudrait un comme Chateaubriand qui fit René, ou comme lord Byron qui fit Parisina et Manfred. Deux sublimes génies chastes, qui mêlaient la chasteté à la passion pour l’embraser mieux !

C’eût été à lord Byron surtout, qui se vantait d’être Normand de descendance, qu’il aurait appartenu d’écrire, avec les intuitions du poème, cette chronique normande passionnée comme une chronique italienne, et dont le souvenir maintenant ne plane plus que vaguement sur cette placide Normandie, qui respire d’une si longue haleine dans sa force…

Ceux-là qui, dans ces derniers temps, ont rappelé les beaux Incestueux de Tourlaville, en ont remué moins la poussière que la poussière de leur château. C’étaient des âmes d’architectes. Ils ont minutieusement décrit cet ancien castel que la Renaissance, Armide elle-même, avait changé en un château d’Armide.