Page:Urfé - L’Astrée, Quatrième partie, 1632.djvu/139

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lux? IV

Vous qu’Æthna de gorge beante

Estonne en ses brasiers ardans,

Voyez le feu que j’ay dedans

Qu’avec tant de souspirs j’esvante,

Et puis dittes assurément:

Plus grand est cet embrasement. V

Si toutesfois vostre creance

Est foible à tant de nouveautez,

Voyez une fois les beautez

D’où procede cette puissance.

Vous direz, ravis de les voir:

Plus grand encor est leur pouvoir.

Toute la trouppe tourna incontinent les yeux sur Hylas, comme le voulant advertir qu’il auroit bien à faire avec un plus fort ennemy; et Stelle y prenant garde: Mon serviteur, luy dit-elle, toute cette compagnie tourne l’œil sur vous, pour voir si vous ne palissez point à la rencontre de ce fier champion; et moy comme les autres, j’attends de voir la deffence que vous ferez de ma beauté, car je serois bien-aise que pour vostre gloire vous vinssiez à bout d’une si honorable entreprise; non pas que je me soucie de l’interest que j’y puis avoir, sçachant assez que si la beauté gist en l’opinion, il n’y a bergere au monde qui en ait plus que moy. – Ma maistresse, respondit-il froidement, laissez