Page:Urfé - L’Astrée, Quatrième partie, 1632.djvu/14

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attendre que de luy. Et sans que je m’amuse à te representer combien ce coup fut sensible à mon ame, ce sera assez que tu sçaches qu’outre le regret de sa perte, j’ay failly à mourir de douleur quand j’ay veu que l’interest d’un infame gain avoit porté un libraire à deschirer ses escrits et sa reputation, voulant faire passer pour legitimes deux enfants supposez qui, sous l’authorité de son nom, n’ont pas laissé de courir toutes les parties du monde. [5/6]

Durant deux ans, cet accident a esté sans remede, et je croy que la cinquiesme et sixiesme partie dont je parle, seroient encore en estat de subsister, si le desir de conserver la gloire d’un esprit si fameux n’eust porté ceux qui soustiennent aujourd’huy l’esclat de sa maison, à retirer des mains de son Altesse de Savoye l’original de cette quatriesme, d’où ce qui a esté mis de monsieur d’Urfé dans la cinquiesme et sixiesme partie avoit esté malicieusement soustrait. Je le conserve, cet original, plus soigneusement que ma vie, afin que, si j’ay l’honneur d’estre cogneu de toy et