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Page:Urfé - L’Astrée, Seconde partie, 1630.djvu/647

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Il fut tout à propos pour Astrée que tous les bergers et bergeres fissent le tour de ce vain tombeau en confusion, et criassent à Celadon l’eternel Adieu ; car si elle eust esté seule, elle eust donné trop de cognoissance du regret qu’elle en avoit, mais parmy les autres son ennuy ne parut guieres. Or toutes ces choses estant finies, il ne restoit plus que de mettre la perche dessus avec la figure de la colombe tournée du costé où Celadon estoit mort, ce que le vacie ne sçachant, il falut qu’Astrée le desseignast elle-mesme, qui ne fut pas un petit renouvellement de ses ennuis, remettant alors en sa memoire ce miserable accident. Ceste perche donques estant dressée, il ne falloit plus qu’y attacher le tiltre que Silvandre escrivoit sur une table que le vacie avoit apportée, ne l’ayant peu escrire auparavant, parce que Hylas qui estoit allé chercher un escritoire, n’estoit point retourné, pour s’estre amusé aupres de quelques bergeres qu’il rencontra en allant au temple de la déesse Astrée. Le tiltre que Silvandre escrivoit estoit tel.

AUX.DIEUX.MANES.